Le cancer de la prostate est le premier cancer le plus répandu chez les hommes, avec plus de 60 000 nouveaux cas enregistrés chaque année, devant le cancer du poumon et du colon-rectum. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 69 ans.
Pour rappel, la prostate est une glande située juste en dessous de la vessie, en face des intestins. Elle produit un fluide qui protège et enrichit le sperme.
Le cancer de la prostate survient lorsque certaines des cellules prostatiques se reproduisent bien plus rapidement que d’habitude, entrainant alors une tumeur. Si les cellules cancéreuses de la prostate ne sont pas prises en charge, elles peuvent alors se propager à des zones éloignées du corps, telles que les ganglions lymphatiques et les os, où elles forment des tumeurs secondaires dans un processus appelé métastase.
Le cancer de la prostate, encore difficile à détecter
Il est encore difficile de pouvoir détecter un cancer de la prostate aujourd’hui. Et l’enjeu le plus important est de pouvoir différencier des cancers évolutifs et donc dangereux, des formes plus bégnines évoluant plus lentement.
S’il est difficile d’identifier un cancer de la prostate c’est d’abord car il est fréquent que le cancer de la prostate ne déclenche pas de signes physiques. Cela est surtout le cas au début car généralement, il se développe en périphérie de la prostate et ne gêne donc pas le passage de l’urine à travers l’urètre. En revanche c’est lorsque la tumeur vient à comprimer l’urètre que des symptômes apparaissent.
Parmi ces symptômes, on peut citer :
- Des difficultés à uriner
- Un besoin fréquent d’uriner
- Un flux faible ou interrompu
- Une urination douloureuse
- Des difficultés à avoir une érection
- Une éjaculation douloureuse
- Une présence de sang dans l’urine ou le sperme
- Une douleur ou une raideur fréquente dans le bas du dos, les hanches, ou le haut des cuisses
Mais il est important de noter que ces signes peuvent tout autant relever d’un simple adénome bénin. D’où la difficulté de détecter un cancer de la prostate qui serait plus dangereux.
Comment se faire dépister ?
Aujourd’hui il existe 3 principaux moyens de dépistage afin de diagnostiquer un cancer de la prostate :
–Le toucher rectal : qui vise à vérifier le volume, la surface et la consistance de la prostate. Si la surface apparaît irrégulière ou avec des nodules et si sa consistance est dure, le médecin suspecte la présence d’un cancer.
–Le test de dépistage PSA : recherche la présence d’une protéine dans le sang qui est spécifiquement produite par les cellules prostatiques. Si ce taux est élevé ou de progression rapide, on peut supposer qu’il s’agisse d’un cancer de la prostate. Mais il peut aussi être dû à diverses autres raisons : un toucher rectal ou un rapport sexuel récent, un adénome prostatique ou encore une prostatite. À l’inverse, un taux de PSA normal n’exclut pas la présence d’un cancer.
–La biopsie : qui consiste à prélever de petits fragments de tissu au niveau de l’anomalie observée.
Il est important de souligner certaines études démontrant que certains facteurs augmentent les risques de cancer prostatique, notamment :
–L’âge, plus un homme est âgé, plus il est susceptible d’être diagnostiqué
–Les antécédents familiaux : un homme dont le père ou le frère a développé un cancer de la prostate a 2x plus de chances de développer la maladie.
–L’appartenance ethnique : il y a en effet, plus de cas chez les hommes noirs africains et afro-antillais liés à certains pesticides utilisés dans certaines régions.
Une vie intime impactée
Il est encore délicat pour certaines personnes d’aborder le sujet de la prostate. En effet, elle peut : gêner, mettre mal à l’aise, car elle est liée à l’intimité, à la sexualité, à l’âge…
Mais la prostate fait partie intégrante de l’intimité des hommes mais aussi indirectement de celle des femmes.
En effet comme vu plus haut, le cancer de la prostate et certains de ses traitements peuvent entraîner des troubles de l’érection. Mais également dans le cas d’une prostatectomie totale (retrait de la prostate), l’homme ne pourra plus éjaculer.
Le cancer de la prostate n’est donc pas seulement une maladie masculine, mais aussi une maladie du couple. Il est intéressant de songer à faire participer votre partenaire au choix des différentes options de traitement
Quelles sont les options de traitement ?
Le traitement du cancer de la prostate doit toujours être adapté à l’état de santé général, à l’âge et aux degrés d’extension et d’agressivité des cellules cancéreuses. Cela dépendra de la vitesse d’évolution du cancer et de sa dangerosité.
Les traitements proposés aujourd’hui ont divers objectifs : réduire ou détruire la tumeur et /ou ses métastases, contenir l’évolution de la maladie ou traiter les symptômes afin d’assurer la meilleure qualité de vie possible.
La plupart des cancers de la prostate sont à évolution lente. Et ne sont donc pas susceptibles d’avoir besoin d’une intervention chirurgicale ou de traitements radicaux. Dans le cas d’un cancer à évolution lente et peu dangereux une simple surveillance régulière devra alors être mise en place.
En cas de cancer de la prostate évoluant plus rapidement un ou plusieurs traitements pourront être envisagés.
Les traitements existant sont :
- Une surveillance active
- Une prostatectomie : ablation chirurgicale de tout ou partie de la prostate
- Une radiothérapie : méthode de traitement locorégional des cancers, utilisant des radiations pour détruire les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier. L’irradiation a pour but de détruire toutes les cellules tumorales tout en épargnant les tissus sains périphériques.
- Une hormonothérapie : traitement qui ajoute, bloque ou enlève des hormones afin de ralentir ou d’interrompre la croissance de cellules cancéreuses qui ont besoin d’hormones pour se développer
- Une chimiothérapie : repose sur l’utilisation de médicaments. Elle vise à éliminer les cellules cancéreuses quel que soit l’endroit où elles se trouvent dans le corps. Y compris celles qui n’ont pas été repérées par les examens d’imagerie. La chimiothérapie agit soit en les détruisant directement, soit en les empêchant de se multiplier
- Traitements par ultrasons : consiste à détruire les cellules tumorales de la prostate en utilisant des ultrasons de haute intensité focalisés sur la tumeur maligne de la prostate en se concentrant exclusivement sur la zone de la glande affectée
- Curiethérapie : technique d’irradiation consistant à introduire des sources radioactives fortes (iridium) au contact ou à l’intérieur même de la tumeur. Ce traitement est donc optimal pour cibler directement et avec précision la zone concernée par le cancer sans trop irradier les organes situés à proximité.
Les conséquences de la maladie et de certains traitements peuvent avoir un impact sur la vie intime d’un couple. Il est donc important de s’interroger sur le traitement ou non d’un cancer lorsque celui-ci est localisé (tumeur limitée à l’intérieur de la prostate) selon le contexte de vie, l’âge et l’impact de la maladie.
Aujourd’hui le pronostic du cancer de la prostate est très favorable chez la plupart des patients diagnostiqués, surtout lorsqu’il est local ou régional. La maladie se déclarant principalement sur des hommes déjà âgés il faut souligner que la plupart mourront avec ce cancer mais pour d’autres raisons.
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