Journée des droits de la femme 2025 : une santé au travail qui décline ?

Femme chirurgienne

Chaque 8 mars, est « célébrée » la Journée internationale des droits de la femme afin de rappeler les enjeux importants de la lutte des femmes pour obtenir l’égalité des droits. Cette journée permet de mettre l’accent sur les actions nécessaires pour soutenir les femmes dans leur épanouissement personnel et professionnel et conduire au changement et à l’évolution.

Le travail, un lieu d'inégalités pour les femmes

Le lieu de travail est notamment un élément révélateur d’inégalités où les femmes ont dû faire face à différents obstacles et défis durant des années leur empêchant d’atteindre un statut égal aux hommes (écart de rémunération, accès au poste, reconnaissance etc…).

 

1972

C’est en 1972 que le principe de l’égalité de rémunération “pour un même travail ou un travail de valeur égale” est mis en vigueur par une loi.

1975

La loi du 11 juillet 1975 interdit de rédiger une offre d’emploi réservée à un sexe, de refuser une embauche ou de licencier en fonction du sexe ou de la situation de famille “sauf motif légitime”.

1976

Et la directive européenne du 9 février 1976 introduit la notion d’égalité de traitement qui vise à passer d’une égalité formelle à une égalité réelle.

Il existe encore trop de filières frappées d’inégalités de genre et les préjugés et les stéréotypes persistent.

Les femmes représentent 91 % des aides-soignants mais seulement 18 % des ingénieurs en informatique.

Elles représentent 30 % des effectifs des écoles d’ingénieurs, 18 % des ingénieurs de l’informatique et 27 % des ingénieurs et cadres techniques de l’industrie.*

Cette journée est donc l’occasion de mettre en lumière les avancées, mais aussi les freins persistants : plafond de verre, charge mentale, biais inconscients, équilibre vie pro/vie perso… Et de promouvoir le bien-être, la santé mentale et l’égalité au travail notamment grâce à la mise en œuvre de politiques d’égalité.

Pourtant, même si différentes mesures ont été mises en place, la situation des femmes sur le marché de l’emploi reste plus fragile que celle des hommes : les femmes travaillent plus souvent à temps partiel, occupent plus souvent des emplois à bas salaires et, quand elles parviennent à accéder aux professions supérieures, les femmes continuent à se heurter à un plafond de verre qui leur interdit les fonctions dirigeantes.

Inégalités de santé au travail

Accidents de travail

Accidents de travail

Il est intéressant de s’interroger sur les rapports sociaux de genre dans le monde professionnel, et notamment les inégalités qui ont une incidence directe sur la santé au travail.

L’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) qui étudie notamment le sujet de la santé et prévention au travail a analysé l’évolution de sinistralité au travail entre les hommes et les femmes en France entre 2001 et 2019. Un constat en est alors ressorti : on remarque une baisse globale des accidents du travail depuis 2001 mais cette baisse masque en réalité une hausse des accidents du travail pour les femmes.

En 2019, sur 19,6 millions de salarié-e-s du secteur privé, les accidents du travail concernent 650 715 personnes, dont 62,7% d’hommes et 37,3% de femmes. Cette baisse globale des accidents du travail (-11,1%) constitue une avancée encourageante, notamment pour les hommes (-27,2%) mais elle masque la progression continue des accidents du travail pour les femmes (+41,6%).*

En 2019, on remarque également qu’en moyenne les femmes sont arrêtées plus longtemps que les hommes : 73,8 journées perdues par accident pour les femmes et 67,9 journées perdues par accident pour les hommes, dans tous les secteurs, sauf le BTP.*

De plus, le taux de fréquence des accidents de travail des hommes diminue tandis que celui concernant les femmes augmente…

Maladies professionnelles

Quant aux maladies professionnelles, elles sont en très forte augmentation et constante pour les hommes et les femmes depuis 2001 : +108%. De 2001 à 2019, elles progressent nettement plus rapidement pour les femmes (+158,7%) que pour les hommes (+73,6%).*

Les maladies professionnelles* des femmes concernent principalement deux secteurs d’activité avec 59,3% de MP* :

– Les services, commerces et industries de l’alimentation dont supérettes, supermarchés et hypers

– Les activités de service (santé, action sociale, nettoyage, travail temporaire) qui comptabilisent le plus d’accidents du travail pour les femmes avec plus de 106 000 accidents reconnus.

Les hommes restent tout de même les plus atteints de maladies professionnelles dans les secteurs du BTP et de la métallurgie qui totalisent 49% des maladies professionnelles déclarées et reconnues pour les hommes.*

Les accidents du travail et maladies professionnelles concernent tous les secteurs d’activité et autant les hommes que les femmes, voire plus les femmes ces dernières années (excepté pour le BTP).

Il est temps de saisir ces préoccupations, notamment pour l’employeur qui a rôle certain à jouer en mettant en place de nouvelles mesures plus adaptées en prenant en compte ces facteurs de genre dans leur appréhension des problèmes de santé au travail et d’instaurer une politique adéquate. N’oublions pas également le rôle crucial des représentants du personnel sur ces problématiques.

L’amélioration de la prévention pour tous et toutes doit se concrétiser, comme le stipule désormais le Code du travail, en premier lieu par la prise en compte par les entreprises de “l’impact différencié de l’exposition au risque en fonction du sexe” dans la rédaction du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). 

*Sourcehttps://www.vie-publique.fr/eclairage/19602-droits-des-femmes-ou-en-est-legalite-professionnelle

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